Le saviez-vous ?

Tout savoir sur la biodiversité en Occitanie

La biodiversité d’Occitanie regorge de trésors et de surprises

On vous en fait découvrir quelques uns…

L'anguille amoureuse, un mystère pour la science     

L’Anguille d’Europe, Anguilla anguilla, est une migratrice exceptionnelle puisque les individus présents dans notre région sont nés en Floride !  A l’âge adulte, elles retournent aux sources, dans la mer des Sargasses où leurs œufs sont fécondés en fin d’hiver avec un pic le… 14 février, jour de la St Valentin !

Ce phénomène naturel fascinant reste entouré de mystère puisque la ponte de l’espèce n’a à ce jour jamais été documentée ni même observée.

Mise à jour sur la pêche de l’Anguille d’Europe : « La pêche récréative de l’anguille en domaine maritime en aval de la limite de salure des eaux est interdite à tous ses stades de développement« . Autrement dit, la pêche maritime de loisir de l’anguille européenne est désormais interdite. 

Article 4 de l’arrêté du 09 mars 2023 portant nouvelles dates de la pêche de l’anguille européenne (Anguilla anguilla) aux stades d’anguille de moins de douze centimètres, d’anguille jaune et d’anguille argentée en domaine maritime.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie intervient par exemple en supprimant des seuils sur des rivières lorsqu’ils empêchent la circulation des plus petites anguilles. Ces travaux se font, comme toutes les actions du CEN, en concertation et en collaboration avec les acteurs locaux concernés.

© Xavier Rufray CEN Occitanie

© Mario Klesczewski CEN Occitanie

La Marsilée maigre : ceci n’est pas un trèfle à 4 feuilles 

On trouve la Marsilée maigre, Marsilea strigosa, dans seulement cinq sites en France… et les 5 sont dans l’Hérault ou les Pyrénées-Orientales !  Il s’agit de petites surfaces, essentiellement au niveau des mares du plateau de Vendres.

La Marsilée maigre est rarissime et protégée au niveau national. Elle ressemble à un trèfle mais il s’agit en réalité d’une fougère d’eau, donc elle ne fait pas de fleurs. Elle se reproduit avec des spores et est beaucoup plus ancestrale !

Elle a survécu depuis des milliers d’années car elle est très résistante. Elle est amphibie, c’est-à-dire qu’elle germe sous l’eau, flotte puis devient, au stade adulte et au sec, de plus en plus poilue (vers mi-juin) pour se protéger du soleil et du vent. C’est une espèce très adaptée au climat méditerranéen : très sec l’été avec des mares très en eau l’hiver.

En 2004, les fortes précipitations ont permis d’observer, fait rare, un champ de marsilées maigres, puis au même endroit presque plus rien pendant 10 ans ! Mais les spores sont restées dans les sols et se ré-expriment quand les conditions sont favorables, notamment la présence d’eau…

Sa stratégie : la persistance, le nombre et le bon moment. Les spores sont contenues dans des poches endurcies qui peuvent résister 10 ans voire un siècle ! et qui ne libèrent les spores qu’elles contiennent que lorsqu’il y a suffisamment d’eau. Pionnière : elle ne prend pas le temps d’attendre sinon elle aurait aussi de la concurrence. Plus de 1 000 pieds sur 1m et elle est programmée pour que tout ne germe pas au même moment.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie gère trois des cinq sites français. Il cherche à ce qu’elle puisse germer ET devenir adulte. Par exemple, elle a besoin de soleil donc il fait en sorte que les parcelles soient fauchées et/ou pâturées. Elles germeront après le passage des troupeaux.

© Nathalie Barre CEN Occitanie

Le Triton marbré, le dragon des mares méditerranéennes

Triturus marmoratus se reconnait facilement à sa grande taille (jusqu’à 18cm) et sa couleur noir marbré de vert. Comme tous les amphibiens, il vit en milieu aquatique et en milieu terrestre alentour. C’est une espèce bien adaptée au régime méditerranéen puisque les mares s’assèchent en été, ce qui évite la prédation de ses larves par les poissons par exemple.

En période de reproduction, les mâles ont une crête haute, qui les font ressembler à des dragons ! Ils réalisent une parade : pour séduire la femelle, ils se mettent face à cette dernière et font une danse en agitant leur queue.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie gère en sa faveur des sites où il se trouve ou peut se trouver : il recreuse ou restaure des mares et veille à une bonne qualité de l’eau. Pour les milieux terrestres, il œuvre pour un bon « état fonctionnel », c’est-à-dire la présence de haies, de bosquets, de milieux herbacés qui lui sont favorables.

© Xavier Rufray CEN Occitanie

Le Lézard ocellé, plus grand lézard d’Europe

Timon lepidus vit dans les garrigues et les costières. On le trouve par exemple en bordure de vignes, dans des milieux assez ouverts, sur des affleurements rocheux et des murets liés à des cultures anciennes en terrasse. Les populations sont en déclin en lien avec la disparition de ses habitats : fragmentation et/ou fermeture de milieux.

Ce qui lui est favorable est le maintien de l’agropastoralisme en garrigue avec une vigilance accrue sur les types de traitements phytosanitaires faits aux troupeaux.  Par exemple, les coléoptères associés aux crottes de brebis sont une ressource alimentaire pour le Lézard ocellé.

Oisif : il lézarde… peu mobile. Ses proies sont des espèces peu rapides telles que les bousiers, les guêpes, les abeilles… Il peut rester tout l’été dans une souche de vigne !

Côté observation, sa beauté est une belle récompense à la patience. Il utilise des gîtes naturels comme les pieds d’oliviers, les murets ou encore les lapiazs.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie effectue des suivis réguliers et participe à sa préservation en lui recréant des gites. Nos voisins du CEN PACA oeuvrent également grandement à la préservation du Lézard ocellé.

L'Outarde en parade

L’Outarde canepetière, Tetrax tetrax, est la seule espèce du genre Tetrax. C’est un des oiseaux les plus menacés des plaines cultivées de France. On la retrouve en Occitanie principalement dans des grands espaces ouverts à végétation basse de type prairie ou luzerne. Elle s’observe par exemple près de Béziers sur des plateaux agricoles parsemés de milieux de garrigues, et dans un système agricole en mosaïque avec des herbes (fourrages) et des vignes. Elle apprécie également la basse plaine alluviale du Vidourle, près de Marsillargues, qui est constituée de zones humides prairiales non loin de l’étang de l’Or.

Ouvrez grand vos oreilles et vous reconnaîtrez peut-être la saison des amours pour l’Outarde canepetière. La parade est sonore, mi-mai, les mâles chantent leur « prêêt » caractéristique. Séduction des femelles garantie !

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie met en place les mesures compensatoires de grands aménagements, ferroviaires notamment, en faveur de cette espèce. Des partenariats sont établis avec des éleveurs et des agriculteurs pour que les pratiques et les calendriers soient compatibles avec la nidification, la ponte et l’élevage des jeunes.

© Xavier Rufray CEN Occitanie

Rarissime ! Le Lythrum thesioides

Le « Lythrum thesioides », petite plante de quelques dizaines de cm et dont les fleurs ne dépassent pas 2 mm, ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde que… en Occitanie ! Plus précisément dans seulement trois stations gardoises. Nous avons donc la responsabilité mondiale de la conservation de cette espèce. Oc’Via et l’État ont d’ailleurs assumé leur responsabilité en déviant légèrement le tracé du contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier pour ne pas la faire disparaître. La plus grande population a ainsi été épargnée.

C’est ce site majeur que le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie a acquis et qu’il gère désormais. La protection de cette localité du Lythrum est donc maintenant assurée sur le très long terme.

© Xavier Rufray CEN Occitanie

Les lagunes méditerranéennes, ce chapelet d’étangs qui borde notre littoral

Leur faible profondeur et leur alimentation à la fois en eau douce (par les rivières et les nappes) et en eau salée (par la mer) en font des milieux naturels très particuliers où se retrouvent une faune et une flore uniques.

Les repèrerez-vous ?

Le Martin pécheur ? Un éclair bleu ! A peine repéré il est déjà loin.

L’Echasse blanche ? … a les pattes rouges !

« On marche sur des œufs » Le Gravelot collier interrompu pond ses œufs à même le sol et le mimétisme avec le sable est si perfectionné qu’on peut se trouver sur la plage à un mètre d’un nid sans le voir !

++ Les bons gestes du promeneur dans les lagunes

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie anime dans la région le réseau des gestionnaires de lagunes méditerranéennes : le Pôle-relais lagunes.

© Thomas Gendre CEN Occitanie

L’Orchidée et le champignon

La plus grande population du monde de l’Orchis occitan (Dactylorhiza occitanica) se trouve dans l’Hérault ! On la trouve dans les prairies de l’étang de l’Or (à 300m de la lagune, en milieux doux) et dans le bassin de Londres (à 400 m d’altitude) sur quelques dizaines de prairies.

Elle a une stratégie de survie par le nombre : elle fait beaucoup de fleurs qui permettent aux insectes de se balader. Chacune faisant 2 sacs de pollen qui viennent se coller sur la tête de l’insecte. Les graines sont minuscules, par milliers et légères. Elles se répandent ainsi très facilement. Mais attention les graines ne peuvent pas germer seules ! Elles ont besoin d’un champignon bien spécifique qui doit trouver la graine et y entrer puisqu’il fournit des éléments nécessaires à la plantule pour pouvoir germer ! C’est une symbiose à vie. Il faut des sols vivants, non traités (sensibilité à l’azote par exemple) et non retournés.

++ La vanille est la plus grande orchidée du monde : ce que l’on mange c’est le fruit avec ses graines.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie achète des terrains ou gère avec ses partenaires des terrains où elle est ou où elle peut revenir : friches humides et prairies humides. L’équipe propose alors une gestion adaptée grâce au partenariat avec des éleveurs : 2/3 fauchés au bon moment (avec une bonne qualité de fourrage pour les bêtes) et 1/3 non fauché. Le 1/3 restant sera pâturé plus tard. Ainsi, tous les ans, il y aura une production de graines. Elle est globalement adaptée à la gestion traditionnelle des prairies humides dans notre région par l’agropastoralisme.

© Mario Klesczewski CEN Occitanie

© Thomas Gendre CEN Occitanie

Zones humides – zones utiles

Zones humides qu’es aquò ? Mangroves, salins, tourbières, marais… les zones humides sont essentielles à notre survie et à notre capacité à nous adapter aux changements environnementaux importants à venir. Les préserver est donc une nécessité.

Pourquoi les protéger ? Parce qu’elles nous rendent des millions de services et tout ça, gratuitement !

Les milieux humides sont des « éponges naturelles ». Elles limitent les effets des inondations et sont des réserves d’eau en cas de sécheresse.

Elles sont aussi des « filtres naturels »

Les conditions hydrologiques et chimiques permettent un développement extraordinaire de la vie dans les milieux humides.

Chaque année le 2 février (jour de la chandeleur) c’est la journée Mondiale des Zones Humides ! À cette occasion, le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie organise avec ses partenaires un festival Art&Nature : la Galerie éphémère.

L’Agrion de Mercure, drôle de nom pour une libellule

L’Agrion de Mercure, Coenagrion mercuriale, cherche des milieux bien particuliers sur les cours d’eau : un courant rapide mais très peu profond ainsi qu’une végétation de berges et aquatique. Il est adapté à nos petits cours d’eau.

Ses exigences en font un bon « bio indicateur » de l’état des cours d‘eau, c’est ce qu’on appelle une espèce parapluie.

Le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie coordonne l’Atlas papillons et libellules d’Occitanie et mène des actions de restauration de leurs habitats. En collaboration avec l’Opie (Office pour les Insectes et leur environnement), le CEN coordonne également le Plan National d’Actions en faveur des Odonates pour la déclinaison Occitanie.

© Xavier Rufray CEN Occitanie

© Mario Klesczewski CEN Occitanie

Un Céleri sauvage        

C’est l’ancêtre de nos céleris du marché et comme beaucoup de légumes de nos jardins, qui résistent aux engrais, le céleri résiste aux embruns salés. Par exemple, le chou se trouve originellement, à l’état sauvage, sur des rochers maritimes.

Il est facile de voir le Céleri sauvage (Apium graveolens). Crapahutez au bord des étangs du littoral, près des arrivées d’eau douce, vers Vendres ou Agde par exemple. On le trouve dans les prés salés, avec les joncs, avec la Saladelle, mais aux endroits où il y a des arrivées d’eau douce. On le trouve également parfois sous les tamaris.

Attention pour la consommation : vous abstenir si vous n’êtes pas absolument certain de l’identification.

L’équipe du Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie pointe systématiquement les localisations où il est observé sur nos sites. Bulbeuse, il a besoin d’un mélange d’eau douce et d’eau salée donc on gère le régime hydraulique et on limite la litière de roseau par-dessus. Ainsi le pâturage ou le faucardage traditionnels lui conviennent bien. Il profite du sol riche des marais et de la présence d’eau à l’année avec un peu de sel mais pas trop.

Tout savoir sur la biodiversité en Occitanie

Le CEN Occitanie dispose de nombreux outils et expositions pédagogiques qui sont utilisables par l’ensemble des acteurs de la Région. Vous trouverez la liste non exhaustive ici.